Revue de presse

Les Tablettes des Chanteroels
Culture et Génétique

Culture et Génétique

Le Courrier Philologique (Août 2004)

Qui suis-je, où cours-je, et sur quel état j’erre !

En résumé du dernier séminaire transversaliste qui avait lieu dans le Val de Villé près du fameux site des « Chanteroels », les congressistes sont arrivés à la conclusion troublante que si la culture est en effet le véhicule de la transmission chez l’homme, sa gestation perpétuelle, l’art, aurait pour conséquence de prolonger et construire la conscience d’une mémoire qui, dans la nature, existe à l’état d’instinct.

En effet, en ses gènes et dans le seul but de survivre, Mère Nature évolue par lentes et progressives mutations. Les êtres vivants se transforment physiquement. Il leur vient des pattes, des ailes, des nageoires, de nouveaux modes respiratoires, etc.

À plumes, à poils… et chauve qui peut !

L’homme, lui, à part perdre temporairement griffes et fourrure dans un centre de soins, n’évolue mentalement et physiquement que par le biais des prolongements utilitaires qu’il crée. Les outils, il les adapte au fur et à mesure de ses besoins et nécessités. Avec tous les excès que l’on connaît, confort et alimentation font le reste. Toujours en ce qui concerne l’homme, ces mêmes outils ont, pour conséquence de transformer l’environnement où il évolue. Ce qui change tout par rapport aux critères originels enregistrés dans les codes fournis par la nature. Dans ce cadre, le véhicule de la mémoire, le langage, est un code universel qui évolue lui aussi par fractures et rebonds. Ce sont ces multiples appréhensions qui permettent la gestion et la remise en cause continuelle de sa conscience, de sa logistique, et surtout, son étonnante faculté à accélérer les processus de transmission. Calquée sur les mécanismes offerts dès le départ par la génétique, la culture aurait donc pour fonction de propulser l’être humain hors de son univers mental et physique originel. Dans quel but ? Envahir l’univers tout entier ?

Concernant les tablettes, on ne saurait parler de transcription au sens académique du terme, mais plutôt d’une interprétation approchée, ou, transcription par défaut. Que dit ce texte ? Ce texte nous parle de lui-même et de nous. Il évoque en particulier le processus subtil de sa propre élaboration.