Revue de presse

Les Tablettes des Chanteroels
De l’écriture de l’art, à l’art de l’écriture

De l’écriture de l’art, à l’art de l’écriture

(Avril 2003)

Des messages vieux de deux mille ans sur des rochers, à quelques centaines de kilomètres de Tamanrasset. De part leur apparence, ils sont très proches des graffiti de nos cités occidentales. Comme eux, ils portent tout le quotidien et toute la folie des hommes…

Moi El Ghani, fils de Mahaya, j’ai tué tout le campement. Je contemple ce que j’ai fait, et je m’en réjouis. Je peux voyager jusqu’à l’Aïr ou l’Ajjer, car je suis partout chez moi. Je peux installer mes tentes où je veux. Personne ne peut m’en empêcher.

Moi Hamada, fils de Barakane. Moi Hamada, chef du campement, il ne reste ni enfants ni ânes. Moi Hamada, je jure de retrouver les traces de mes ennemis. J’ai une épée et il n’est pas encore né celui qui pourra m’empêcher de l’utiliser. Adieu les filles aux visages bleus et qui sont parées de leurs colliers. Je maudis celui qui m’oblige à partir. Je ne reviendrai que couvert de son sang et vêtu de sa peau, car il a brûlé mon cœur. Je le jure. Ô lune, éclaire ma route, car je vais en des lieux dangereux, là où sont les ennemis. Je pars avec onze chameaux et mon neveu.

Moi Soussamate, fille de Zasset, je ne suis pas d’accord, car les enfants vont être orphelins. Les femmes ne te le pardonneront pas.